Benoit

Portrait de participant 10%

Chaque mois, la newsletter du programme 10% vous fait découvrir le parcours d'un datascienstist de l'Etat, participant au programme 10%. Benoit Courty, datascientist à l'Assemblée nationale inaugure cette série de portraits. Un parcours marqué par une envie constante de se former et le sens du bien commun !

Quel est ton parcours ?

J'ai terminé l'IUT de Dijon en 1999 et je suis arrivé à Paris pour faire un stage, j'y suis resté !
J'ai ensuite obtenu un diplôme d'ingénieur en cours du soir au CNAM. Cours que j'ai suivi pendant 8 ans à côté de mon travail de prestataire développeur dans différents grands groupes français. Les premières années étaient très intenses.
Suite à une réorganisation, je me suis lancé dans l'entreprenariat. J'ai monté une start up dans le domaine des drones civils pour l'inspection automatique d'ouvrage, ce qui m'a fait découvrir l'analyse d'image par deep learning. L'activité n'ayant pas décollée, je suis devenu freelance chez France Télévisions, puis dans une banque comme chef de projet technique.

Comment es-tu arrivé dans le public ?

Le Covid a été un déclencheur. J'ai profité de cette période pour continuer à me former et m'investir dans Data for Good, une association qui propose aux datascientists des défis à relever en matière de santé, d'environnement, d'inclusion sociale, d'éducation ou de citoyenneté. Participer à cette association, c'était l'opportunité de mettre en application toutes les formations que j'ai faites, et aussi de me mettre au service du bien commun.
C'est Data for good qui m'a fait connaitre l'offre d'emploi de datascientist à l'Assemblée nationale. J'ai postulé car j'ai toujours eu un vrai intérêt pour l'intérêt général. Déjà au lycée, j'avais crée un club pour donner accès à internet aux habitants du quartier. Etre utile aux autres, c'est ce qui m'a amené à travailler dans le public.

C'est quoi le quotidien d'un datascientist à l'Assemblée nationale ?

A l'Assemblée nationale, j'ai une fonction opérationnelle. Ce qui me plait, c'est d'être revenu au développement. Je travaille dans une équipe qui grandit et fonctionne comme une start-up. Cela ressemble assez à ce que j'ai vécu dans le privé, avec un fonctionnement agile et une gouvernance horizontale, bien loin de l'image de lourdeur dont souffre le service public.

Quel est le projet sur lequel tu travailles actuellement à l'Assemblée nationale ?

Je suis dans l'équipe LexImpact qui propose des outils data à destination des députés.
Je m'occupe, avec des économistes, de construire une base représentative de la population en utilisant des enquêtes INSEE et des données fiscales exhaustives. Ceci pour faire des simulations à destination des députés pour qu'ils testent l'impact de leurs amendements sur la population et sur le budget de l'état. Ce projet est né d'un hakathon #dataFin sur les données fiscales en 2018 puis pérénisé au sein de l'Assemblée nationale. Seuls les députés et leurs collaborateurs peuvent accéder à la partie budget de l'Etat, pour sécuriser l'enquête INSEE utilisée pour les calculs.
La partie sur les cas types est publique et permet de simuler une cinquantaine de dispositifs socio-fiscaux, grâce aux contributions à OpenFisca.

Un autre service ouvert à tous dont je m'occupe est le téléchargement d'un pdf présentant divers statistiques (population, entreprise, logement...) à l'échelle de la circonscription.

Qu'est-ce tu aimes dans ce métier ?

J'aime contribuer à du code et des services ouverts ainsi que sa diversité : developpement, DevOps, exploration de données ... Faire parler les données, de façon à les rendre utile, c'est passionnant.

Pourquoi as-tu rejoint le programme 10% ?

J'aime l'aspect communautaire de ce programme, l'idée de partager avec des pairs et de pouvoir échanger. Je retrouve également l'aspect formation qui est important dans mon parcours. Dans un contexte où l'IA et les données prennent de plus en plus de place, il est important de pouvoir se former en continu.

Quel est le projet auquel tu participes dans le programme 10 % ?

J'ai rejoins la saison 2 par intérêt pour les sujets sur les modèles de langage et l'anonymisation, dont nous avons besoin pour LexImpact.

Lors de l'atelier de lancement du 14 février, une participante, Brigitte Tran, a proposé un projet autour de l'écoresponsabilité. Il m'a interpelé car j'ai moi même travaillé sur ce sujet à Data For Good où j'ai mis mes compétences au service du projet Code Carbon.
C'est un projet crée au Canada par un des pères fondateurs du deep learning, Yoshua Bengio pour mesurer l'impact des entrainements de machine learning. J'ai rejoint le projet lorsqu'il a été présenté à Data For Good en 2021. J'en suis depuis un des principaux mainteneurs.

Avec l'équipe 10%, nous allons proposer d'utiliser cet outil pour mesurer l'impact carbone des projets 10% et, pourquoi pas ensuite le proposer pour mesurer l'impact carbone des projets publics. Il y aura également une formation sur l'impact environnemental. C'est important de savoir où sont les impacts de nos métiers car il y a beaucoup de fausses informations qui circulent à ce sujet.